Connaissez-vous les différences entre vin bio, vin biodynamique et vin nature ?
Ces méthodes sont-elles liées à des labels ou des pratiques individuelles selon les domaines et les vignerons ?
En quoi se différencient-elles des méthodes conventionnelles ?
Découvrez les spécificités de chaque mode de culture et des domaines qui les pratiquent.
Commençons par la méthode conventionnelle
Les vins biologiques, biodynamiques et les vins natures se distinguent des vins produits de manière conventionnelle.
Les vignerons en viticulture conventionnelle utilisent des traitements chimiques pour protéger leurs vignobles des champignons, des mauvaises herbes et des insectes. Fongicides, herbicides et insecticides sont respectivement les produits de synthèse utilisés, regroupés sous le nom commun de pesticides.
L'objectif est de minimiser la présence des nuisibles en pulvérisant des traitements préventifs sur les vignes. Les applications sont faites de façon régulière en fonction d’un calendrier fixe. La viticulture conventionnelle permet de garantir des récoltes constantes. Sauf en cas de conditions météorologiques extrêmes (gelées, grêle, sécheresse prolongée, pluies trop abondantes).
Néanmoins, les organismes vivants favorables à la vigne sont souvent éliminés également, l’environnement est aseptisé et la vie dans le vignoble réduite.
En cave, la vinification conventionnelle a recours à de nombreux procédés et intrants :
- contrôle des températures lors de la vinification,
- osmose inverse,
- ajout de levures de culture,
- ajout de sucre,
- de soufre.
La vinification conventionnelle permet d’obtenir un vin stable, qui atteint précisément le style souhaité par le vigneron. La seule limite est la réglementation en vigueur dans chaque pays. Il n’est en effet par permis d’ajouter ces intrants de manière illimitée.
Une approche dérivée de la culture traditionnelle : la viticulture raisonnée
Elle consiste à utiliser de façon modérée les traitements chimiques. Les vignerons s’appuient sur les prévisions météorologiques et la collecte de données dans le vignoble pour définir les dates d’applications nécessaires et ainsi réduire l’utilisation des traitements de synthèse au strict minimum.
Cette approche engendre une diminution significative des coûts en viticulture, ainsi que des avantages certains pour la planète et la santé des viticulteurs et des consommateurs. Largement répandue, cette approche n’est toutefois pas réglementée et diffère donc selon les domaines.
Qu’est-ce qu’un vin bio ?
Un vin bio, diminutif de vin biologique, doit tout d’abord être produit à partir de raisins issus de la viticulture biologique, dont les méthodes sont strictement définies par des organismes certificateurs agréés par les autorités locales (Bio Suisse, Ecocert en Europe). La viticulture biologique garantit qu’aucun traitement chimique n’a été appliqué dans le vignoble.
Côté vinification, les organismes certificateurs imposent également des règles plus strictes que la vinification conventionnelle. Le but est de contrôler les procédés et les intrants, afin d’obtenir des vins plus respectueux de l’environnement.
Un exemple : le Château d’Aigueville
Le Château d’Aigueville est un domaine composé de 100 ha de vignes, 5 ha d’oliviers et 15 ha de forêts au cœur de la Vallée du Rhône. Il détient la certification en agriculture biologique Ecocert. C’est le premier propriétaire viticole à avoir obtenu l’appellation Massif d’Uchaux. Le Château d’Aigueville produit des vins modernes d’une grande élégance, qui se déclinent en blanc, en rosé et en rouge.
Un cahier des charges plus stricte pour les vins biodynamiques
La biodynamie est un courant de pensées basé sur les idées de Rudolf Steiner, un intellectuel autrichien du 20e siècle. Elle consiste à tenir compte des interactions entre tous les éléments de l’univers et des cycles qui le rythment.
Des organismes réglementent et certifient les vins biodynamiques, les plus connus étant Demeter et Biodyvin. Les réglementations établies sont souvent plus strictes que les vins biologiques, aussi bien dans les vignes qu’au chai.
La viticulture biodynamique reprend certains principes de la viticulture biologique, notamment l’interdiction des produits chimiques, et y intègre d’autres pratiques : des « préparations » (composts, tisanes à base de plantes) sont pulvérisées dans le vignoble selon des procédures précises visant à « activer » le végétal. Pour aller plus loin, Demeter propose un tableau de comparaison détaillé entre vin bio et vin Demeter pour l’Europe.
De nombreux vignerons suivent les principes de la biodynamie sans être certifiés. Les procédures sont en effet longues et coûteuses. Mais surtout, cela permet aux vignerons de garder de la flexibilité et d’appliquer leur propre approche de la biodynamie.
Un exemple : le Clos des Rennauds
Cultivé selon les principes de la biodynamie, le Clos des Rennauds est un vignoble de 6’200 m2 au cœur du Chablais dans le canton de Vaud. Depuis les années 2000, il est complanté de trois cépages : Chenin Blanc, Arvine et Riesling, qui permettent d’élaborer trois cuvées expressives et aromatiques.
Le plus engagé : le vin nature ?
De façon générale, un vin naturel, aussi appelé vin nature, désigne un vin produit avec le moins d’intervention possible, de la vigne jusqu’à l’embouteillage. C’est une approche encore plus engagée que l’approche bio ou biodynamique. Il n’existe cependant pas encore de législation officielle pour le terme vin nature, ce qui signifie que les pratiques peuvent varier significativement d’un vigneron à l’autre. Des organismes proposent toutefois progressivement des cahiers des charges. Par exemple, depuis 2019, le Syndicat de défense des vins nature définit l’utilisation de la terminologie « vin méthode nature », avec des contraintes précises :
- vin certifié bio ou biodynamique,
- vendanges manuelles uniquement,
- utilisation de levures indigènes,
- aucun intrant (sauf ajout de soufre à maximum 30 mg/L).
Un vin nature à goûter absolument : le “Près Roc” Pet Nat
“Près Roc” Pét Nat est un vin effervescent fruité et rafraîchissant issu de Chasselas cultivés à Yvorne. Il est élaboré selon la méthode ancestrale : le vin a subi une fermentation spontanée en bouteille qui lui donne ses fines bulles. Aucun intrant n’a été utilisé. La cuvée est sans sulfites ajoutés et non filtrée.